©AfreePress-(Lomé, le 2 mars 2020)- La Conférence des Evêques du Togo (CET) vient encore une fois, de donner son avis sur l’actualité sociopolitique du pays notamment l’élection présidentielle du 22 février dernier. Dans un message adressé au peuple togolais dimanche 1er mars 2020, les évêques du Togo se disent préoccupés par la « vive tension » qui s’est installée dans le pays après la publication des résultats provisoires de l’élection présidentielle par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI).
« Dans ce climat de malaise et de confusion, causé notamment par le manque de confiance des populations dans l’organisation du scrutin, et les résultats provisoires proclamés, un bras de fer s’est engagé entre les deux camps qui revendiquent la victoire. Cette situation était prévisible », indiquent les évêques dans leur message.
La CET dit avoir fait des recommandations à chaque acteur et institutions pour la tenue d’une élection apaisée, dans le respect, la transparence, la justice et la vérité.
« Au regard de ce qui s’est passé sur le terrain, on peut dire que l’élection présidentielle du 22 Février 2020, dans son ensemble, s’est déroulée dans un climat relativement apaisé. Mais pour ce qui concerne la transparence et l’équité de ce scrutin, on ne peut en dire autant, la main sur la conscience. C’est dans ce contexte très regrettable que la Conférence des Evêques du Togo adresse le présent message aux fidèles et à toutes les personnes de bonne volonté. Afin de résoudre la crise qui s’est installée dans le pays et restaurer la confiance, la CET exhorte les différents protagonistes et les instances du processus électoral à œuvrer pacifiquement au rétablissement de la vérité des urnes », soutiennent les évêques.
La conférence des évêques a par ailleurs donné plus de précisions sur ses relations avec le doyen des Evêque, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, engagé aux côtés du candidat Agbeyomé Kodjo pour une alternance politique au Togo. « Depuis la proclamation des résultats provisoires, la Conférence des évêques du Togo n’est pas restée inactive devant la situation de Monseigneur Philippe Fanoko Kpodzro. Elle n’a pas abandonné l’Evêque, leur frère aîné, à son triste sort, comme le pensent à tort quelques fidèles. Dans la discrétion, la Conférence était plutôt en concertation, notamment avec la Nonciature Apostolique, pour trouver la solution la plus appropriée », informe la CET en réponse à des attaques sur les réseaux sociaux qui l’accusent de tronquer leur liberté d’appréciation et leur liberté d’expression.
La CET dénonce en outre, le blocage imposé à la résidence de Monseigneur Kpodzro, par la police. Pour elle, cette mesure est non seulement une atteinte grave à la liberté de mouvement de l’évêque, mais empêche aussi le fonctionnement du Centre de santé contiguë à ce lieu.
La CET s’est indignée également des violences perpétrées à l’intérieur du Collège Saint Joseph, le vendredi 28 février dernier, lors de la manifestation appelée par la dynamique Kpodzro pour contester les résultats de la CENI.
« La CET condamne de nouveau, avec un sentiment de profonde indignation, ces intrusions abusives dans les espaces privés et sacrés de l’Eglise, et demande le relâchement de tous ceux qui ont été interpellés dans ces conditions », indique le message de la CET.
Les premiers responsables de l’Eglise catholique, ont pour finir, invité leurs fidèles et tous les Togolais « à prier et à œuvrer pour la paix dans la vérité et la justice » et à ne céder à quelque provocation et violence que ce soit.
Raphaël A.