©AfreePress-(Lomé, le 7 avril 2020)- Le travail de la force spéciale ‘’anti-covid-19’’ mise en place par le gouvernement, continue de susciter polémique et réactions outrées au regard des dérapages et violences commises contre certains citoyens en infraction aux heures du couvre-feu.
Une situation condamnée par l’opinion publique togolaise et par plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme. Se prononçant sur le même sujet lundi, le président du parti ‘’Nouvel Engagement Togolais (NET)’’, Gerry Taama va au-delà d’une simple condamnation pour porter un regard critique sur l’initiative du gouvernement.
« En temps normal, la gendarmerie, la police et les différents régiments de Lomé ont chacun leur zone de responsabilité où les unités patrouillent. Quand il y a une violation de la loi au cours d’une patrouille, ça se finit au poste. Les militaires depuis un temps, font intervenir les gendarmes quand il y a un incident. Et pour être sincère, la plupart du temps, ça se finit sans violence parce que les gens se connaissent dans les quartiers, les forces de l’ordre et de sécurité sont souvent logés dans les parages. Par contre quand vous décrétez un couvre-feu avec une force spéciale pour le gérer, vous mettez en place, des unités qui ne sont pas habitués à travailler ensemble, qui n’ont aucun attachement avec le milieu et bien souvent, qui ne sont pas forcément ravies de faire ce travail, ça va être compliqué », a mentionné le député dans un communiqué rendu public lundi 6 avril 2020.
Pour Gerry Taama, le Général Yark aura peu de chance pour localiser les soldats ayant commis ces actes de violence sur les citoyens. « Le problème c’est que sans une dénonciation précise, le commandement aura peu de chance pour localiser les auteurs de ces actes inadmissibles. Les unités sont morcelées et mobiles. Il est rare qu’elles soient commandées par des officiers. Et sans eux, le sadisme de certain hommes de troupe prend le dessus assez rapidement », a-t-il précisé.
Pour résoudre ce problème, M. Taama conseille au gouvernement de conserver les unités existantes, ‘’quitte à les incorporer tel quel dans la force spéciale’’.
« Mais il est important de rappeler à nos forces de défense que quelle que soit l’infraction commise par un citoyen, les bastonnades ne sont pas prévues par notre Code pénale », a-t-il lancé.
Anika A.