©AfreePress-(Lomé, le 8 juin 2020)-L’application mobile « YôDokita » lancée lundi 1er juin 2020 par des startups togolaises dans le but d’offrir assistance et conseils en matière médicale aux populations, est déjà appelée à disparaître
Les premiers responsables des startups derrière le projet, pointent du doigt des mains tapies dans l’ombre qui s’opposent « sans raison valable» à l’expérimentation de cette solution offerte aux Togolais de consulter partout sur le territoire national, des médecins avec célérité, à temps et en ligne avant de prendre rendez-vous et de voir un praticien hospitalier .
D’après le Ministre de la Santé et de l’hygiène publique, Moustafa Mijiyawa, la « suspension provisoire » de cette application fait suite à une plainte déposée par l’Ordre des médecins du Togo.
Le ministre précise que : « les promoteurs de cette application ne détiennent malheureusement pas d’autorisation officielle conformément au Code de la santé publique avant de lancer leur application ».
« L’application ne dérange personne. C’est une innovation de plus pour un système de santé performant, mais qui s’est révélée être un véritable danger public », a-t-il ajouté.
Pour le ministère de la Santé, les promoteurs devaient éclairer sur le fonctionnement de leur produit et avoir l’autorisation d’autant plus que « la protection et la promotion de la santé de la population ainsi que les prestations de soins et services relèvent de la responsabilité de l’Etat ».
Il est donc reproché aux initiateurs de ce projet d’être « totalement dans le faux : faute juridique, éthique et déontologique… ».
Cependant beaucoup sont ceux qui relèvent des contradictions dans ces reproches étant entendu que d’autres applications sont déjà disponibles dans le pays et offrent les mêmes services. « Dans un pays où chaque famille n’a pas les moyens d’avoir un médecin de famille, une initiative qui met patient et soignant en contact 24h/24, devrait être soutenue. Même s’il y a des choses à corriger selon quiconque, en aucun cas on ne doit interdire. Ce que font les gens ailleurs, c’est accompagner. Au Burkina Faso, savez-vous combien d’applications d’initiative privée le ministère de la Santé a intégré sur sa plateforme pour sensibiliser et détecter les cas de Covid-19? Au Tchad, c’est un fablab qui gère le call center en signant un partenariat avec le ministère de l’Economie numérique… Donnez-nous le nom l’appli d’initiative privée que le secteur public a utilisé et intégré ici au Togo ? Quand on parle, les gens trouvent à dire », s’est emporté un utilisateur qui accuse les autorités de ramer à contre-courant des initiatives de la jeunesse.
Et si les autorités compétentes travaillent avec ces jeunes afin d’améliorer ce qu’il y a à améliorer…Ne serait-ce pas plutôt bien que d’interdire une initiative aussi louable?
Raphaël A.