©AfreePress-(Lomé, le 12 juillet 2020)-La Journée mondiale de la Population (JMP) édition 2020, a été commémorée samedi 11 juillet 2020 à travers le monde. Cette célébration a été l’occasion pour la Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA), Dr Natalia Kanem d’inviter à travers une déclaration, les gouvernements et décideurs du monde entier à intensifier les actions visant à préserver les droits des populations surtout, ceux des femmes et des filles en ces périodes de Covid-19.
D’après la première responsable de l’agence onusienne, une femme sur trois sera victime d’actes de violence physique ou sexuelle au cours de sa vie.
Alors que les pays adoptent des mesures de confinement et que les tensions au sein des ménages s’accentuent, la violence basée sur le genre s’intensifie et les services de santé sexuelle et reproductive sont relégués au second plan par des systèmes de santé qui peinent à faire face à la crise occasionnée par la COVID-19, alerte Dr Natalia Kanem.
Placée sous le thème : « Faire une pause dans la COVID-19 : Comment sauvegarder la vie et les droits des Femmes et des Filles maintenant ? », la JMP 2020 a été une occasion pour l’UNFPA d’interpeller les gouvernements sur la nécessité d’intensifier les efforts et à repenser les stratégies idoines en vue de garantir la protection de la vie et des droits des femmes et des filles durant la pandémie.
La crise de la COVID-19 a de graves répercussions sur les individus, les communautés et les économies du monde entier, de même que sur les efforts consentis en matière de protection des droits des femmes et des filles dans le monde, précise-t-elle.
« La COVID-19 aura certainement une incidence sur les efforts internationaux mis en œuvre pour atteindre les « trois zéros » d’ici à 2030, et qui sont au cœur de notre travail à l’UNFPA : zéro besoin non satisfait de planification familiale, zéro décès maternel évitable, et zéro cas de violence basée sur le genre ou pratique néfaste à l’égard des femmes et des filles » poursuit-elle.
À titre d’exemple, l’UNFPA estime que la pandémie devrait réduire d’au moins un tiers les progrès internationaux menés pour mettre un terme à la violence basée sur le genre au cours de cette décennie.
D’après l’Agence onusienne, si la mobilité continue d’être restreinte pour encore au moins six mois, avec des perturbations considérables sur les systèmes de santé, plus de 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire risquent de se voir privées de contraceptifs modernes, « une pénurie qui risque de donner lieu à 7 millions de grossesses non désirées ».
Ainsi, Dr Natalia Kanem attire l’attention sur les vulnérabilités et les besoins des femmes et des filles lors de la crise de la COVID-19, et sur la nécessité « absolue » de protéger la santé et les droits sexuels et reproductifs tout en éradiquant cet autre fléau moins visible qu’est la violence basée sur le genre, surtout en cette période particulièrement difficile.
Elle a pour finir invité les Etats à renforcer leur collaboration afin de faire efficacement face à la pandémie.
« En cette année qui marque le 75e anniversaire de l’Organisation des Nations Unies, souvenons-nous que celle-ci a été fondée pour promouvoir la coopération et la résolution de conflits à l’échelle internationale. Alors que les acteurs de la riposte mondiale à la pandémie unissent leurs forces dans la solidarité », a-t-elle lancé.
Raphaël A.