©AfreePress-(Lomé, le 20 juillet 2020)- Le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) vise à l’horizon 2030, « zéro cas de violence basée sur le genre, une pratique néfaste à l’égard des femmes et des filles ».
Avec l’avènement de la pandémie liée au Coronavirus, l’Agence onusienne craint une régression d’au moins le tiers (⅓) des progrès internationaux réalisés contre les violences basées sur le genre.
Dans une déclaration à l’occasion de la Journée Mondiale de la Population, édition 2020, la Directrice Exécutive de l’UNFPA, Dr Natalia Kenem a indiqué que si la mobilité continue d’être restreinte pour encore au moins six mois, avec les perturbations considérables que cela implique sur les systèmes de santé, plus de 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, risquent de se voir privées de contraceptifs modernes. Une pénurie qui risque de donner lieu à 7 millions de grossesses non désirées.
Au Togo, la célébration de la Journée Mondiale de la Population (JMP) le 11 juillet 2020, a donné l’occasion à la représentation nationale de l’UNFPA et ses partenaires nationaux, ainsi qu’au gouvernement, de réaffirmer leur engagement afin d’intensifier les actions visant à freiner le phénomène.
Dans une interview accordée à l’Agence de presse AfreePress, Mme Françoise Atcholé, Chargée d’Études à la Direction générale du genre et de la promotion de la femme au Ministère de l’Action Sociale, revient sur les formes de violences basées sur le genre qui existent. Lisez plutôt.
AfreePress : Qu’entend-on par Violences Basées sur le Genre (VBG) ? Et quelles sont les différentes formes de violences ?
Mme Françoise Atcholé : Il s’agit de tout acte de violence dirigée à l’encontre d’une personne du fait de son sexe, de tout acte perpétré contre la volonté d’un être humain sur la base des différences sexuelles. Cette violence comprend les actes qui infligent une souffrance, une contrainte et des privations de liberté.
Les violences basées sur le genre ciblent à la fois les hommes, les femmes, les jeunes garçons et les jeunes filles. Cependant, les femmes et les jeunes filles sont les plus visées, du fait de leur vulnérabilité.
AfreePress : Quel est l’état des lieux au Togo ?
Mme Françoise Atcholé : Selon une étude de 2010 sur les violences basées sur le genre on note : violences psycho-morales 91%, violences économiques 34%, violences sexuelles 33%, violences institutionnalisées 20%, mutilations génitales 6,9%. Ces données datent de 2010, sur le plan national, il n’y a pas encore de données récentes.
AfreePress : Quelles sont les actions menées par l’État togolais et l’UNFPA ces dernières années en matière de VBG ?
Mme Françoise Atcholé : Les actions menées par l’Etat sont notées sur le plan juridique avec la ratification des conventions, la révision du code pénal, du code des personnes et de la famille, l’adoption du code foncier et domanial.
Sur le plan institutionnel, nous pouvons retenir entre autres l’existence de la direction générale du genre et de la promotion de la femme, la création de centres d’écoute et de conseils des victimes de VBG.
L’UNFPA est un partenaire privilégié dans la lutte contre les VBG au Togo. L’Agence appuie chaque fois que cela est possible, les activités du ministère dans la lutte contre les violences basées sur le genre. A cet effet, l’UNFPA a appuyé le renforcement des capacités des magistrats et officiers de police judiciaire, des acteurs des centres d’écoute sur la prise en charge des victimes de VBG, la réhabilitation des centres d’écoute. Elle appuie le fonctionnement de ces centres. L’institution onusienne appuie également l’exécution de la stratégie implication des hommes dans la santé de la reproduction et la lutte contre les VBG avec les PAPAS CHAMPIONS, mais également la célébration de certaines journées dédiées à la femme qui sont une occasion de sensibilisation sur le phénomène de VBG.
AfreePress : Le Togo est confronté à une crise sanitaire liée au Coronavirus. Quelles sont les dispositions prises pour la poursuite de la lutte contre les VBG ?
Mme Françoise Atcholé : En cette période de COVID-19, l’UNFPA a doté les treize (13) centres de dispositifs d’hygiène afin de permettre la continuité des offres de services dans le respect des gestes barrières édictées par le gouvernement.
Raphaël A.