©AfreePress-(Lomé, le 7 février 2023)-Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a rendu public, mardi 7 février 2023, les conclusions d’une enquête sur les motifs d’adhésions aux groupes extrémistes en Afrique subsaharienne.
D’après ce rapport, le manque de travail, est la principale raison avancée.
« C’est le manque d’emploi plus que l’idéologie religieuse qui permet aux groupes djihadistes et autres extrémistes violents d’attirer de plus en plus de recrues dans l’Afrique subsaharienne », souligne le document.
Selon les informations, près de 2 200 hommes et femmes ont été interviewés en 2021 et au début de 2022, dans le cadre de cette enquête, qui a ciblé huit pays: Burkina Faso, Cameroun, Tchad, Mali, Niger, Nigeria, Somalie et Soudan. Ces 1 200 personnes interrogées sont d’anciens membres de groupes extrémistes violents, dont des recrues volontaires.
Un quart des recrues volontaires, ont mentionné le manque d’opportunités d’emploi comme principale raison de leur adhésion, une augmentation de 92 % par rapport aux conclusions d’une étude similaire de 2017.
Un peu moins d’un quart (22 %) évoquent des raisons familiales ou amicales.
La religion constitue la troisième raison d’adhésion, citée par 17 % des personnes, une diminution de 57 % par rapport à 2017.
Par ailleurs, près de la moitié des personnes interrogées ont mentionné un événement déclencheur spécifique les poussant à rejoindre ces groupes. Près de trois-quarts (71 %) ont évoqué des violations des droits humains, souvent commises par les forces de sécurité et l’État, comme “leur point de basculement”.
Face à ce tableau, le rapport recommande un investissement plus important dans les services sociaux de base, dans la protection de l’enfance, l’éducation et les moyens de subsistance de qualité.
Il appelle également à intensifier les possibles voies de sortie des recrues et à investir dans les services de réadaptation et de réintégration à base communautaire.
« Il est très important d’investir dans des mesures incitatives, qui favorisent le désengagement », a indiqué Nirina Kiplagat, conseillère régionale du PNUD pour la prévention de l’extrémisme violent en Afrique.
Anika A.