©AfreePress-(Lomé, le 11 août 2023)- « Détenu aujourd’hui, acteur de développement demain ». C’est autour de ce thème que le ministre de la Justice et de la législation, Pius Kokouvi AGBETOMEY, a échangé, jeudi 10 août 2023 à Lomé, avec une délégation des personnes détenues dans les prisons civiles du paysdifférents acteurs nationaux et internationaux impliqués dans la promotion des droits de l’homme en milieu carcéral.
Organisée par l’association Solidarité Mondiale pour les Personnes Démunies et les Détenus (SMPDD), cette table ronde axée sur les défis relatifs aux conditions de détention dans les prisons civiles du Togo, s’inscrit dans le cadre de la célébration de la « Journée Internationale de Solidarité avec les Détenus ».
Des personnalités administratives, politiques, diplomatiques et de la société civile ont pris une part active à cette activité, qui a servi de cadre d’échanges et de débats sur les problématiques liées à la promotion des droits des personnes en conflit avec la loi.
À cette occasion, les détenus, également présents, n’ont pas hésité à interpeler les autorités compétentes sur les difficultés « insupportables » qu’ils rencontrent quotidiennement dans les milieux carcéraux, notamment des problèmes d’accès aux soins de santé, d’assainissement, de malnutrition et d’engorgement dans les cellules.
Pour le ministre Pius Kokouvi AGBETOMEY, les problèmes soulevés par les détenus des prisons civiles du Togo sont des réalités incontestables. « Ils ont exprimé des vérités. Il faut le reconnaître, personne ne peut aller à l’encontre de la vérité, on ne peut que reconnaîtrequ’être pour et reconnaitre la vérité », a-t-il déclaré.
Toutefois, le Garde des Sceaux a exposé certaines raisons qui ont conduit à cette situation et a également saisi l’occasion pour clarifier les responsabilités.
« Aujourd’hui, nous pouvons constater avec consternation que la population carcérale a augmenté de manière vertigineuse. Au début de la pandémie de Covid-19, cette population tournait autour de 5000 personnes. Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 6800. Face à ce problème d’engorgement, nous nous efforçons quotidiennement d’obtenir des mesures de grâce présidentielle régulières pour les détenus. Cependant, c’est comme verser de l’eau sur le dos d’un canard, car quelques mois après leur libération, les détenus replongent dans la criminalité. De plus, il est important de noter que récemment, le phénomène de criminalité prend des proportions désastreuses dans notre pays », a-t-il souligné.
Le ministre estime d’ailleurs que chacun doit jouer son rôle en étant solidaire envers les détenus.
« Que devrions-nous faire, nous qui sommes à l’extérieur de ces établissements, pour empêcher nos détenus de retourner en prison ? Et que devrions-nous faire pour empêcher ceux qui sont en liberté de commettre des infractions ? Cela implique à la fois un accompagnement et une sensibilisation. C’est ce que recherche le thème choisi. C’est l’occasion pour nous d’encourager nos divers partenaires à nous soutenir davantage dans la réinsertion socio-professionnelle des détenus, qui constitue l’une des solutions efficaces à ce problème », a affirmé M. AGBETOMEY.
Il convient de rappeler que cette commémoration coïncide avec le 10e anniversaire de l’association SMPDD. Une occasion pour son président, Coco de Kofi Woenagnon, et ses collaborateurs, de se féliciter des grandes initiatives entreprises en faveur des droits des détenus au Togo.
Anika A.
